Des lieux d’entraide et de liberté de parole

L’association Parler a été créée par Sandrine Rousseau, l’une des élues qui a dénoncé le harcèlement exercé par Denis Baupin à son encontre. « Notre but est que les femmes se donnent de la force entre elles pour parler et déposer plainte. » Pour cela, elles ont créé des « lieux d’entraide et de liberté de parole », pour l’instant à Paris, Lyon, Le Mans et Lille. Ce sont essentiellement des rendez-vous, « des réunions de copines », précise Sandrine Rousseau. Elle a en effet remarqué, durant l’affaire Baupin, que quand elles « allaient au plus mal, c’était celles qui avaient vécu la même chose qui arrivaient à « maintenir la tête hors de l’eau » des autres victimes. « Personne d’autre ne nous comprenait, ne comprenait ce qui passait dans notre vie et dans notre tête, sans qu’on ait à donner des explications », raconte-t-elle.

Le soutien qu’elles reçoivent dans le cadre de la Nuit des relais prend plusieurs formes. Les avocates de la Fondation des Femmes les ont aidées à monter et déposer un dossier à la Cnil pour le site qu’elles sont en train de construire : « les hommes qui harcèlent font ça à la chaîne. Le site a pour but qu’elles sachent qu’il y a des victimes partout. » En 2019, l’association a pour but de se développer, de forger des formations et d’aller vers les femmes partout sur le territoire français.

En avant !

En avant toutes ! a également reçu le soutien de la Fondation des Femmes dans le cadre de la Nuit des Relais. L’association, créée en 2013, et a pour objectif de soutenir plus particulièrement les jeunes femmes victimes de violences sexuelles. « Il y a beaucoup d’associations de terrain mais les jeunes sont les grandes absentes des dispositifs d’aides », explique Ynaée Benaben, fondatrice de l’association. Celle-ci a une action qui se structure en deux axes : la prévention des comportements sexistes d’un côté et l’accompagnement des personnes qui vivent des violences de genre de l’autre. « Beaucoup de personnes de notre génération se posent des questions sur l’identité de genre et l’orientation sexuelles, qui peut générer des violences spécifiques », rappelle-t-elle. Le volet prévention et sensibilisation prévoit des interventions dans les collèges, les lycées, dans la rue… L’association, qui compte deux salariées, deux volontaires en service civique et une cinquantaine de bénévoles, a utilisé le soutien obtenu dans le cadre de la Nuit des relais pour ouvrir un tchat sur son site, anonyme et sécurisé, afin de renforcer ainsi l’accompagnement des victimes. Depuis 2018, le tchat a accueilli 154 discussions de jeunes femmes victimes de violences.

 

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